Une fonction dérivable en un réel a peut posséder une fonction dérivée dont la limite en ce réel n'existe pas.
Pour étudier la dérivabilité d'une fonction en un réel a, on utilisera exclusivement la limite du taux d'accroissement de cette fonction en ce réel : f′(a)=lim
Problème résolu : Montrer que la fonction suivante est continue et dérivable sur \mathbb{R} : f(x) = \begin{cases} x^2 \cdot \cos \left( \frac{1}{x} \right) & \text{si } x \neq 0 \\ 0 & \text{si } x = 0 \end{cases}
Continuité sur \mathbb{R} :
Conclusion : f est continue sur \mathbb{R}.
Dérivabilité sur \mathbb{R} : En tout réel x non nul, f est manifestement dérivable comme composée de telles fonctions et f'(x) = 2x \cdot \cos\left( \frac{1}{x} \right) + \sin\left( \frac{1}{x} \right)
Au voisinage de zéro, le terme \sin\left( \frac{1}{x} \right) oscille entre -1 et 1, et vu que 2x \cdot \cos\left( \frac{1}{x} \right) tend vers 0, f' ne semble pas avoir de limite en zéro. Il faut s'en assurer !
Qu'en est-il de la dérivabilité de f en zéro ?
Nous devons chercher la limite éventuelle du taux d'accroissement de notre fonction en zéro : \lim\limits_{h \to 0} \frac{f(0+h) - f(0)}{h} = \lim\limits_{h \to 0} \frac{h^2 \cdot \cos \left( \frac{1}{h} \right)}{h} = \lim\limits_{h \to 0} h \cdot \underbrace{\cos\left( \frac{1}{h} \right)}_{\in \left[ -1; 1 \right]} = 0
La fonction f est donc dérivable en zéro et sa dérivée en ce point est nulle.
Conclusion : f est dérivable sur \mathbb{R}.
Une fonction n'est pas dérivable en x=a si :
Soit I un intervalle ouvert, a \in I et soit f : I \to \mathbb R une fonction.
Preuve : pour tout h\neq 0 f(a+h)-f(a) = \frac{f(a+h)-f(a)}{h} \cdot h Alors \lim\limits_{h \rightarrow 0}{f(a+h)-f(a)} = \lim\limits_{h \rightarrow 0}\frac{f(a+h)-f(a)}{h} \cdot \lim\limits_{h \rightarrow 0}h = f'(a) \cdot 0 = 0 car f'(a) existe, pat hypothèse. D'où : \lim\limits_{h \rightarrow 0}{f(a+h)-f(a)} = 0 \quad \textrm{ou} \quad \lim\limits_{h \rightarrow 0}{f(a+h) = f(a)} \quad \textrm{ou} \quad \lim\limits_{x \to a} f(x) = f(a) ce qui montre la continuité de f en a.
La réciproque de cette propriété est fausse. La continuité en un réel n'implique pas la dérivabilité en ce réel. La fonction valeur absolue en est un contre-exemple.
NDLR : voir Derivabilite.tex