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Table des matières

Combinatoire et dénombrement

Introduction

Le dénombrement consiste à compter des objets. Certains exercices de dénombrement se limitent à cette tâche : compter. Pour réussir efficacement et rapidement, il est essentiel de suivre une méthode rigoureuse plutôt que de compter de façon désordonnée.

L'analyse combinatoire regroupe justement les techniques utilisées pour compter les éléments d'un ensemble de manière structurée.

Principes de base

Cardinal d'un ensemble

Définition : Le cardinal d'un ensemble A est le nombre d'éléments contenus dans A.

On le note : card(A).

Exemple : Si A désigne l'ensemble des cartes qui constituent un jeu de 32 cartes, alors card(A)=32.

Définition : On dit qu'un ensemble A est fini si card(A) n'est pas infini.

Principe d'addition

Proposition : Soient A et B deux ensembles finis disjoints, c'est-à-dire n'ayant aucun élément commun, tels que card(A)=n et card(B)=m. Alors, le nombre de façons de prendre un élément dans A ou un élément dans B est égal à n+m.

Cela se traduit ainsi : AB=card(AB)=card(A)+card(B).

Exemple : Dans ma bibliothèque, il y a 20 romans et 10 bandes dessinées. Je peux donc y choisir un livre de 20+10=30 façons différentes.

Principe de multiplication

Proposition : Soient A et B deux ensembles finis tels que card(A)=n et card(B)=m. Le nombre de façons de prendre un élément dans A et un élément dans B est égal à n×m.

Cela se traduit ainsi : card(AB)=card(A)×card(B).

Exemple : Dans ma bibliothèque, il y a 20 romans et 10 bandes dessinées. Je souhaite prendre un livre de chaque sorte. Il y a donc 20×10=100 possibilités.

Le principe multiplicatif peut se représenter sous la forme d'un arbre des possibilités ou d'un tableau avec n colonnes et m lignes, comportant n×m cellules.

Dénombrement

Factorielle

Définition : La factorielle d'un nombre entier n est définie par : n!=1×2×3××(n1)×n.

Exemple : 5!=1×2×3×4×5=120.

Par convention, on définit : \bbox[pink,5px] {0! = 1}

Cependant, ce résultat peut être démontré en utilisant la relation récurrente de la factorielle : n! = n \times (n-1)! \quad \text{pour } n \geq 1.

En appliquant cette relation pour n = 1 : 1! = 1 \times (1-1)! = 1 \times 0!

Cela implique : 1 = 1 \times 0! \quad \implies \quad 0! = 1.

Ainsi, la valeur 0! = 1 est cohérente avec la définition récurrente de la factorielle.

Remarque : dans une situation où aucun élément n'est choisi ( p = 0 ), on a : \binom{n}{0} = \frac{n!}{0! \cdot (n-0)!} = \frac{n!}{1 \cdot n!} = 1, ce qui correspond intuitivement à une seule façon de ne rien choisir.

p-liste

Définition : Soient n et p deux entiers naturels non nuls tels que p \leq n , et soit E un ensemble à n éléments. Une p-liste de E est une liste ordonnée de p éléments pris parmi les n éléments de E .

Exemple : Un digicode à 4 chiffres est une 4-liste de l'ensemble \{0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9\} . La 4-liste \{1, 1, 1, 0\} est différente de la 4-liste \{0, 1, 1, 1\} .

Proposition : Le nombre de p -listes prises dans un ensemble à n éléments est n^p .

Exemple : Il y a 10^4 = 10000 possibilités pour un digicode composé de 4 chiffres.

Permutation

Définition : Soit E un ensemble à n éléments, avec n \in \mathbb{N}_0 . Une permutation de E est un ensemble composé des n éléments de E .

Exemple : Si E = \{1, 2, 3\} , alors F = \{2, 3, 1\} est une permutation de E .

Remarque : E est une permutation de E .

Proposition : Il y a n! permutations d'un ensemble à n éléments.

Arrangement

Définition : Un arrangement de p éléments dans un ensemble E est une p -liste d'éléments distincts.

Exemple : Le podium d'une course à 20 participants est un arrangement composé du premier, du deuxième et du troisième.

Proposition : Le nombre d'arrangements de p éléments parmi n est : A_n^p = \frac{n!}{(n-p)!} = n \times (n-1) \times \cdots \times (n-p+1).

Exemple : A_{20}^3 = 20 \times 19 \times 18 = 6840 . Il y a donc 6840 podiums possibles pour une course à 20 participants.

Combinaison

Définition : Une combinaison de p éléments dans un ensemble E est un ensemble non ordonné de p éléments pris parmi n .

Exemple : Sur un jeu de 32 cartes, une main de 5 cartes est une combinaison.

Proposition : Le nombre de combinaisons de p éléments parmi n est : \binom{n}{p} = \frac{n!}{p!(n-p)!}.

Autre notation : C_n^p = \dfrac{n!}{p!(n-p)!}

Exemple : \binom{32}{5} = \frac{32 \times 31 \times 30 \times 29 \times 28}{5!} = 201376 . Il y a donc 201376 mains de 5 cartes possibles dans un jeu de 32 cartes.

Proposition : Pour tout n , \sum_{k=0}^n \binom{n}{k} = 2^n.

Propriété : Relation de Pascal Pour n et p tels que p \leq n , \binom{n}{p} = \binom{n-1}{p-1} + \binom{n-1}{p}.

À partir de cette propriété, on déduit le triangle de Pascal, qui regroupe les valeurs de \binom{n}{p} pour différents n et p .

Résumé

Notions de base

Arrangements et permutations

A_n^p = \frac{n!}{(n-p)!}

n^p

n!

\frac{n!}{n_1! n_2! \dots n_k!}

Combinaisons

C_n^p = \binom{n}{p} = \frac{n!}{p!(n-p)!}

\binom{n+p-1}{p}

Propriétés avancées

Exercices typiques


Type Ordre Modèle Exemples
p-liste oui tirage avec remise digicode
Permutation oui tirage sans remise anagramme
Arrangement A_n^p oui tirage sans remise podium d'une course
Combinaison C_n^p ou \binom{n}{p} non tirage sans remise main dans un jeu de cartes

source pst-eucl

source pst-eucl

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\author{F. Lancereau}
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\begin{pspicture}(0,0)(17,10)
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\rput[c](8,9){\rnode{A}{\psframebox{Les $p$ éléments sont distincts 2 à 2}}}
\rput[c](6,7){\rnode{B}{\psframebox{l'ordre est important}}}
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\ncline{-}{A}{B} % \ncline{->}
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\begin{itemize}
\item un tirage avec remise
\item un lancer successif d'un dé, d'une pièce
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\item un tirage simultané
\item une main d'un jeu de cartes
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Foire aux questions

Comment savoir si l’on doit utiliser des p-uplets, des arrangements ou des combinaisons ?

Les critères sont : les éléments peuvent-ils être répétés ? l’ordre des éléments est-il à prendre en compte ?

\begin{tabular}{|l||c|c|} \hline
& Avec ordre & Sans ordre \\   \hline\hline
\rule[-0.4cm]{0cm}{1cm} Avec répétition  & $\textbf{B}_n^p = n^p$ & hors programme \\ \hline
\rule[-0.4cm]{0cm}{1cm} Sans répétition  & $\arr{n}{p} = {n! \over (n-p)!}$& $\comb{n}{p} = \frac{n!}{p!\cdot (n-p)!}$\\ \hline
\end{tabular}

Le Lotto : Il s'agit de choisir 7 nombres parmi 49. En effet, on ne peut obtenir plusieurs fois le même numéro lors d’un tirage : les éléments sont distincts ! De plus, l’ordre d’apparition des différents numéros n'a pas d'importance puisque sur les grilles, il y a des croix : seul le résultat global des 7 numéros compte et l’ordre n’a pas d’importance. On doit donc utiliser les combinaisons ! On dénombre le nombre de parties de 7 éléments de l'ensemble \{1, \ldots, 49\} de cardinal 49 : il y a donc \binom{49}{7} possibilités, soit 85\,900\,584.

Quand on utilise plusieurs combinaisons, faut-il additionner ou multiplier ?

En pratique :

  1. Si les différentes étapes sont reliées par un “ET”, on multiplie.
  2. Si les différentes étapes sont reliées par un “OU”, on additionne.

Exemples : On tire au hasard 5 cartes d'un jeu en comptant 32. Combien de tirages sont possibles où l'on ait…

1. Exactement trois rois ? C_4^3 \cdot C_{28}^2 = 1\,512 2. Au moins trois rois ? C_4^3 \cdot C_{28}^2 + C_4^4 \cdot C_{28}^1 = 1\,540 3. Deux \heartsuit et trois \diamondsuit ? C_8^2 \cdot C_8^3 = 1\,568

Voici le texte adapté pour une page DokuWiki avec les modifications demandées :

Situations de référence

Ce sont les tirages dans une urne, la plupart des exercices pouvant se ramener à l'une des trois situations ci-dessous. On supposera que l'urne que l'on considère contient n boules ayant toutes la même probabilité de sortie.

Tirages avec remise

Si l'on effectue p tirages successifs avec remise, il y a n^p issues différentes possibles.

Tirages sans remise

Si l'on effectue p tirages successifs sans remise, il y a A_n^p issues différentes possibles si l'on tient compte de l'ordre de sortie, et C_n^p issues différentes possibles si l'on ne tient pas compte de cet ordre.

Tirages simultanés

On se ramène au cas des tirages sans remise. On peut, au choix, considérer ou non que l'ordre a de l'importance, le tout étant de rester cohérent d'un bout à l'autre de l'exercice : si l'on dénombre l'univers des possibles en tenant compte de l'ordre, il faut tenir compte de l'ordre jusqu'à la fin de l'exercice ! Moyennant cette précaution élémentaire, les deux méthodes (ordre ou non) donneront les mêmes résultats en termes de probabilité.